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PRCF 66, adhérent du Pôle de Renaissance Communiste en France

« Pour le transfert des cendres du groupe Manouchian au Panthéon »

22 Février 2014 , Rédigé par PRCF 66 - Pyrénées Orientales Publié dans #PRCF, #LUTTE DES CLASSES ET RENAISSANCE COMMUNISTE

 

LETTRE AU DÉPUTÉ JEAN-MARC GERMAIN, EN RÉPONSE À SON ARTICLE PUBLIÉ PAR LE JOURNAL "LE MONDE".

 

Monsieur le Député,

J’ai lu votre article « Pour le transfert des cendres du groupe Manouchian au Panthéon » qui m’a paru intéressant et j’approuve tout à fait votre demande.

J’ai, cependant, relevé une phrase qui m’a choquée, étant moi-même fille de communistes républicains espagnols qui, après s’être battus contre le fascisme en Espagne, n’ont pas hésité, malgré le danger que cela représentait, à participer à la résistance contre l’occupant nazi.

J’aimerais que vous m’expliquiez ce que vous entendez par : « bien que communistes, ils n’avaient qu’un seul adversaire, la servitude ».

Voici la phrase entière : « En défendant la liberté de la France, ils ne se battaient ni pour leur famille, car la plupart l’avait perdue, ni pour leurs biens, car ils avaient dû les abandonner, ni pour la gloire, car ils œuvraient dans l’ombre, ni pour une idéologie partisane, car, bien que communistes, ils n’avaient qu’un seul adversaire, la servitude ».

 

Que voulez-vous dire par « bien que » communistes ?

Ce « bien que » restrictif, péjoratif, méprisant, est une injure envers les milliers de communistes qui se sont battus pour libérer la France du nazisme et du gouvernement de collaboration de Vichy. Pendant qu’une majorité de Français se taisaient ou collaboraient avec l’ennemi, à commencer par les représentants de la grande bourgeoisie, du monde industriel et bancaire, des 200 familles, tandis que Pétain décorait Mitterrand de la francisque, les communistes s’organisaient pour résister et libérer le pays, faisant souvent le sacrifice de leur vie pour que viennent « les Jours heureux ».

 

Je relève une autre phrase de votre article que je conteste :

« Etrangers et apatrides venus des quatre coins de notre continent, ils ont préfiguré par leur fraternité de cœur et d'armes ce qui deviendra l'Europe d'aujourd'hui, et en cela ils ont rejoint Jean Monnet. »

Les combattants du groupe Manouchian, des  FTP-MOI, n’ont rien à voir avec Jean Monnet, considéré comme l’un des pères fondateurs de la construction européenne, ni avec l’Europe d’aujourd’hui.

Cette Union Européenne, menée par une caste de dirigeants non élus, dévouée aux intérêts américains, à ceux des multinationales et du monde de la finance, ne pratique en rien « la fraternité de cœur » : elle détruit les nations, les langues et les cultures nationales. Elle suit la politique guerrière, ruineuse et impérialiste de l’OTAN dirigée par les USA, tandis qu’elle impose des politiques d’austérité qui détruisent les acquis sociaux et plongent les peuples d’Europe dans la misère.

 

Pour éclairer et compléter votre propos, n’hésitez pas à vous reporter aux ouvrages de l’historienne Annie Lacroix-Riz et aux nombreuses vidéos de ses conférences, où elle remet les choses à leur juste place.

- Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, 816p. http://www.youtube.com/watch?v=JWdqdAzyOz0

- L’histoire contemporaine toujours sous influence, Paris, Le temps des cerises, 2012, 266 p. http://www.youtube.com/watch?v=KSepW0aM0w0

- Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, Paris, Armand Colin, nouvelle édition complétée et révisée, 2010, 679 p.

 http://www.youtube.com/watch?v=43ir9mSg2gQ

 

Salutations

Annette Mateu Casado

ARC66-PRCF

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