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PRCF 66, adhérent du Pôle de Renaissance Communiste en France

CORSE : le PCF mutant à l’avant-garde de la désarticulation politico-linguistique de la France ?

29 Décembre 2012 , Rédigé par renaisance.communiste66360@gmail.com Publié dans #LUTTE DES CLASSES ET RENAISSANCE COMMUNISTE


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Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse et militant du PCF, croit bon – au motif que la langue corse s’éteint peu à peu – d’exiger que le corse devienne la langue officielle bis en Corse ; faut-il en outre que pour cela, il demande que la France ratifie la très dangereuse « Charte européenne des langues minoritaires et régionales », que promeuvent à cor et à cris les milieux dirigeants allemands.. appuyés comme en tout par leur petit télégraphiste, François Hollande (qui s’apprête à ratifier cette Charte en violation de la constitution française) et par la ministre de la culture Mme Filipetti ?

Bien entendu, les militants franchement communistes et républicains du PRCF n’ont rien contre la langue corse ni, plus globalement, contre les langues régionales. Il faut les enseigner dans le cadre de l’école publique et pour cela, il faut des moyens financiers, ces moyens mêmes que l’euro-austérité et les tenants du tout-anglais de la maternelle à l’université refusent aux .

Concrètement cela signifierait créer des centaines, voire des milliers de postes de breton, d’occitan, de corse, etc. dans le cadre de l’Education nationale, TOUT EN AUGMENTANT fortement LES HORAIRES DE FRANÇAIS dans tous les cursus scolaires: une étude récente ne montre-t-elle pas que, suite à la baisse continue des horaires de français dans le second degré depuis trente ans (contre-réformes Haby, Allègre, Fillon, Chatel…), le niveau de maîtrise du français est en chute libre à l’entrée dans les seconds cycles (alors qu’en revanche Peillon et Chatel s’accordent pour faire de l’anglais une langue maternelle bis dès le CP, voire la maternelle !).

Cela ne justifie en rien qu’un élu communiste comme Dominique Bucchini - qui a pourtant longtemps combattu avec honneur le nationalisme mafieux et qui mérite par ailleurs tout notre respect – rallie une « Charte », dont l’unique but est de « dés-établir » la langue française au moment où elle est violemment assiégée par le tout-anglais (pub, enseignes, recherche, chanson, cinéma, enseignements, tout y passe à un rythme de plus en plus rapide). Les inspirateurs maastrichtiens de cette Charte, que Hollande compte faire adopter en même temps que l’Acte III de la « décentralisation » (en réalité, de l’euro-régionalisation) veulent en réalité utiliser les langues régionales comme autant de Chevaux de Troie pour briser la République une et indivisible (lois uniques sur tout le territoire) héritée de Robespierre et des Sans-Culotte.

Comme on le voit en Espagne, en Italie (Ligue du nord) ou en Belgique, l’Union européenne et ses maîtres capitalistes, Allemagne de Merkel et MEDEF en tête suivis par toutes sortes de partis séparatistes-, ont en tête un projet global de dépeçage des Etats constitutifs de l’UE. En Catalogne, un référendum ouvrant la route à l’indépendance pourrait par exemple être organisé au même moment que le référendum prévu en Ecosse sur le même sujet : et la droite catalane est rejointe sur ce point par la « gauche républicaine » qui, union sacrée pour le séparatisme aidant, avale la super-austérité co-pilotée par le gouvernement Rajoy et par le ministre catalan Mas (pendant que la santé et l’éducation espagnoles sont massivement euro-privatisés !).

Et pendant que le français et le corse (le breton, le basque, l’alsacien, l’occitan, le catalan) se disputeront sur notre sol, pendant que la langue françaises sera dégradée ou supprimée de notre constitution (article II « la langue de la République est le français »), le « Raminaglobish » du tout-anglais euro-patronal, des « transferts de souveraineté » vers Bruxelles et de la « reconfiguration des territoires » exigée par Laurence Parisot ne fera qu’une bouchée de toutes les langues de France (régionales, mais aussi, langues issues de l’immigration, et qui sont scandaleusement peu enseignées dans notre pays alors qu’il y aurait là un facteur d’intégration scolaire, de respect de la diversité DANS LE CADRE de la nation républicaine)*. Oui par conséquent, à l’enseignement du corse , du breton, du catalan, de l’alsacien, du néerlandais et de l’occitan dans le cadre de l’école républicaine et en tant que patrimoine de toute la nation ! Non au désétablissement du français, non au tout-anglais, non à l’ethnicisation des territoires sous des prétextes linguistiques : la loi, la constitution, les conventions collectives, les statuts, doivent rester les mêmes partout, sans quoi les travailleurs ne pourront jamais réaliser le « tous ensemble » en nationalisant leurs luttes et ils seront au contraire des proies encore plus faciles pour le patronat qui sait si bien manier le vieux slogan impérialiste « diviser pour régner ».

Georges Gastaud, locuteur du nissart et ancien professeur de français philosophie en classe préparatoire. Annette Mateu-Casado, locutrice du français et du catalan, Gwenaël Bidault, responsable du PRCF dans les Côtes d’Armor. Ernest Faucon, responsable PRCF dans le Bas-Rhin.

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